Le Christ Roi
Aujourd’hui, les religions sont source de guerre. Si elles n’en sont pas le motif, elles radicalisent les conflits. Ce que Jésus instaure est bien autre chose ; son attitude ne saurait justifier la guerre, ni aucune autre source de violence. La différence apparait dans le propos de Pilate, le serviteur de l’empereur qui se divinise. Jésus se présente comme serviteur et comme témoin de la vérité. Pour le voir. regar‹1ons la vie de Jésus ; nous constatons qu’il se présente comme « serviteur » et « témoin » de la vérité. Toute la vie de Jésus le manifeste.
D’abord, Jésus entre en action à la suite de Jean-Baptiste. Au commencement, dans le désert, Jean annonce la venue du Règne de Dieu qui implique la rigueur de la morale et la pureté signifiée et donnée par le baptême. Ensuite, toute 1’action de Jésus montre qu’il est au service de la venue du Règne de Dieu qui est bonté : guérison des malades, libération des possédés et nourriture donnée aux affamés. Plus encore, son enseignement radicalise la Loi et récuse l’hypocrisie des pharisiens. Jésus est habité par le désir de vivre vrai par le don de la vie, la responsabilité, la patience et la force qui surmonte 1’épreuve. Mais surtout et à la racine la présence de Dieu qu’il appelle « Père » ! Il nous le donne à honorer comme « notre Père ». Cela est confirmé par le don de l’Esprit Saint qui remet les péchés et donne de naître à la vraie vie. Une attestation de cette démarche est donnée lors de la Passion. Quand viennent les soldats qui veulent 1’arrêter, Jésus s’avance vers eux. Ce faisant, il permet à ses disciples de s’enfuir et de sauver leur vie. C’est le sens concret de l’expression « donner sa vie ». Il est attesté par l’ensemble des actes posés par Jésus. En premier lieu dans sa confrontation avec les forces du mal. Il y a un combat que l’on peut qualifier de radical, car il prend le mal à sa racine.
Jésus affronte le malheur visible dans le corps, mais aussi la terrible puissance du mal tapie dans le cœur des hommes — la source de la jalousie dans les fratries, de la rivalité dans les familles, du mépris dans les relations de travail ou de voisinage, mais aussi la source du désespoir ou de la lassitude qui fait que tout perd saveur et beauté et de ce fait rend aveugle et sourd, plus que les pierres du chemin